Prise en pleine fugue...

Alors que Tomoyo avait décidé de fuir, elle a malheureusement été rattrapée par la police (cf. histoire). Elle était malheureusement bien obligée de suivre les policiers, mais elle n'en avait aucune envie. Elle savait que là où ils l'emmenaient, il y aura sa tante et son oncle. Les avait-elle inquiétés ? Elle en doutait fortement.
Il y avait un léger souffle, qui faisait voler ses cheveux argentés. Tomoyo tenait très bien Tsubasa, elle ne voulait en aucun cas être séparée de lui. Quelques minutes plus tard elle aperçut le QG. En le voyant, elle regretta énormément de ne pas avoir été plus discrète lors de sa fugue. Si elle l’avait été, peut-être serait-elle dans un endroit plus accueillant qu’ici ? En avançant de quelques mètres, elle se trouva en face de sa tante. Ses habituels airs stricts étaient en ce moment plus accentués.

"On se demande bien se qui passe par la tête de cette fille" commenta la tante de Tomoyo.

La jeune fille regarda sa tante et puis tout en baissant la tête ‘répondit’ :
"Je reviendrai vite."

Tomy releva la tête et vit un regard noir dans les yeux de sa tutrice. Elle savait très bien la cause de ce regard, et son oncle aussi. C’est pour cela qu’il coupa la conversation en se tournant vers les policiers.

"Je pense que Tomoyo est assez grande pour se faire instruire"

Ca surpris les policiers mais sûrement pas plus que Tomoyo. La police se baissa gentiment vers la petite fille et lui demandèrent de sortir dans la cours, afin de finir la discussion « entre adultes ». Elle s’éloigna donc dans la cours et s’assit par terre en posant Tsubasa. Le petit chat ce frotta délicatement contre la jambe de la jeune fille ce qui la fit sourire. Elle continua donc à s’amuser un peu. Puis le chaton se retourna comme si il avait entendu un bruit. Très rapidement, Tomoyo commença aussi à entendre des bruits de pas.

Tomoyo avait vu un jeune homme s’approcher d’elle, mais elle ne redressa pas la tête. C’était sûrement lui que Tsubasa et elle avaient entendu. Il était accompagné d’un animal, plutôt grand. Une fois que Tomy comprit que le garçon c’était rapproché de sa tante et des mages, elle leva la tête pour voir à quoi ressemblait l’animal. Un cerf. C’était la première fois que la jeune fille en voyait un. Elle avait arrêté ses mouvements de jeux avec son chat et était en ‘admiration’ devant l’animal qui ne se dressait pas loin d’elle. Puis, elle comprit rapidement que derrière elle, on parlait de l’héritière des Haruki, ce qui la coupa dans son admiration. Elle hésitait à se retourner ; la tentation était forte : que disaient-ils ? Qu’allaient-ils lui arriver ? Elle se retourna timidement puis un policier lui fit signe de se rapprocher d’eux. Tomoyo se releva donc calmement puis remit correctement sa jupe et se baissa un peu pour attraper Tsubasa. Son chapeau était toujours sur sa tête, mais elle le déplaça un petit peu, afin qu’il soit plus sur le côté.

* Maman mettait toujours son chapeau comme ça. *

Puis, elle avança machinalement vers les adultes. Devant les mages policiers, la petite fille vit quelqu’un de dos. C’était sûrement le jeune homme qui est arrivé pendant qu’elle jouait avec son animal de compagnie. Elle se mit sur sa gauche puis souleva son chapeau pour saluer le jeune homme. Son visage n’exprimait aucune émotion particulière. Elle remit son chapeau d’une manière machinale sur sa tête puis une fois attaché elle le décala comme tout à l’heure. Puis elle se tourna vers les mages sans attendre une réponse du garçon.

" Voici Haeda Uri. Il sera ton maître, à partir d’aujourd’hui. "

Bien que surprise, elle regarda d’abord sa tante et son oncle pour voir s’ils étaient d’accord avec le choix des mages. Ceux-ci acquièrent d’un signe de tête sans sourire ou en montrant un quelconque signe de tristesse.

* Ils cachent sûrement leur joie… *

Suite à cette pensée, Tomoyo se tourna vers Uri. C’était l’occasion parfaite pour prouver que seule ou accompagner d’un inconnu, partir de chez elle ne la dérangeait pas et qu’elle en était capable. Maintenant, serait-elle un fardeau pour son nouveau maître ? Malgré cette pensée négative qu’elle chassa vite de son esprit, elle décida de tout faire pour que ça ne soit pas le cas.
Elle se tourna vers le jeune garçon et fit une petite courbette.

" Enchantée Haeda-sensei. Merci de me prendre comme élève. "

Puis elle se redressa et sourit à son senpai. Un sourire qu’elle n’avait pas fait depuis qu’elle avait 5 ans sûrement. Vous savez, ce sourire que vous faites quand vous êtes heureux.
Quelques secondes plus tard, elle vit que sa tante chuchotait à l’oreille du mage. Tomoyo ne pouvait comprendre ce qu’elle lui disait. Mais elle comprit le "principal" suite à la réponse faite à voix haute du policier.

" Ne vous inquiétez pas. "

Même si elle n’avait peut-être pas comprit ou deviner mot à mot ce que sa tante avait dit, elle était plus que surprise. Sa tante s’inquiétait pour elle ? Malgré tout, ça lui fit plaisir.

Tomoyo avait beau resté muette, elle écoutait attentivement la conversation. Bien qu’au début elle n’était pas spécialement apeurée, quand le mage policier répondit à sa tante, elle eut comme un petit frisson dans le dos, signe de peur. Tsubasa qui était dans ses bras sentit sûrement l’angoisse de la petite fille et se blottit contre sa poitrine. Tomy sourit puis caressa le chat ce qui l’a fit un peu décompresser.
Quand Uri la prit et la posa sur le cerf rouge, la jeune fille lâcha le chat prise par la surprise, bien qu’il fût récupéré un peu après par son nouveau maître. Apparemment, ce dernier avait l’intention de partir manger. Ca tombait bien car Tomoyo commençait à avoir un peu faim.

* J’espère qu’il n’a pas l’intention de me manger. * pensa-t-elle.

En faite, elle se doutait bien qu’il n’allait pas la manger, mais partir avec lui ne la rassurait pas tellement, ce qui provoqua cette pensée. Mais c’était sûrement toujours mieux que de rester avec sa tante. Elle serra sa croix en or et pensa fortement à ses parents.

* Je sais que quelque part, ils veillent sur moi. *

Bien que ces pensées puissent paraître enfantines, Tomoyo y croyait pas mal. C’est ce que lui avait dit sa mère plus jeune et elle n’a jamais oublié. Elle s’était faite à l’idée d’avoir perdu ses parents, mais elle ne voulait pas les oublier, et pour cela, elle pensait régulièrement à eux.
Tomoyo dévisagea Haeda. Etait-il quelqu’un en qui elle pouvait avoir confiance ? Allait-elle apprécier un apprentissage avec lui ? De toute manière, maintenant, elle n’avait pas bien le choix. Elle détourna son regard pour le poser sur celui de sa tante, qui avait l’air inquiète, malgré les paroles du policier. Elle lui sourit. Probablement, c’était la première fois qu’elle lui souriait. Ou la deuxième fois, elle ne savait plus trop. En tout cas, c’était une des rares fois, et se fut confirmé par la stupéfaction de la tante de la petite fille. Tomoyo mit sa main sur son chapeau pour la soulever. Elle regarda son oncle et de nouveau sa tante, puis reposa son chapeau sur sa tête tout en le décalant, comme d’habitude. Elle regarda l’oiseau d’Uri, puis leva ses yeux sur le visage du mage.

" Quel est son nom ? "

Tomoyo leva la tête en sentant le premier flacon tombé sur sa joue. Il neigeait. Comme la petite fille était toujours chez sa tante et qu’elle ne sortait jamais, ça faisait un bon moment qu’elle n’avait pas aperçut des flocons blancs tombés. Puis elle rebaissa la tête suite à la réponse d’Uri. L’oiseau s’appelait donc Kumo. Tomy trouvait ça jolie mais ne dit rien. Au ton qu’avait pris son maître, elle comprit qu’il n’était pas le genre de personne a parlé beaucoup. Elle se contenta de faire un petit sourire à l’oiseau qui, ce qui surpris la petite fille, n’était pas dérangé par la neige. Il fallait croire que Tsubasa non plus, vu qu’il s’était endormi dans la capuche de Haeda. Même si elle voulait le reprendre, elle se doutait que si elle le faisait, elle le réveillerait. Elle le regarda simplement avec un regard apaisé.
Pendant que le cerf rouge avait accélérer et qu’il galopait, Tomoyo s’accrochait beaucoup. C’était la première fois qu’elle montait sur un cerf. Elle n’avait donc pas l’habitude et suivait donc les instructions d’Uri. Une fois le rythme ralentit, Tomoyo se détendit. Puis vint les questions de son nouveau maître. Elle n’était pas complètement idiote et elle savait très bien qu’il allait lui demander pourquoi elle voulait devenir mage.
Pourquoi ? C’était une assez bonne question. Peut-être que la raison pour laquelle elle voulait devenir mage était une raison plutôt stupide. Elle n’était pas très sûre d’elle, mais pour se laisser le temps de réfléchir elle dit doucement :

" Je laisse Tsubasa dans votre capuche. J’espère que ça ne vous dérange pas. "

Et puis, il y eut comme un blanc. Elle ne parla pas et baissa la tête, fixant le sol qui défilait devant ses yeux vu qu’ils ne s’étaient pas arrêtés. Et puis, elle releva la tête avec un regard qui montrait qu’elle avait confiance en elle, bien que ce ne fût pas totalement vrai.

" Je veux devenir mage pour prouver à ma tante que je peux me débrouiller seule… "

* Bien que je ne sois pas seule, vu que Haeda-sensei est là… *

Suite à cette pensée, elle se sentit légèrement obligé de rajouter, de préciser sa réponse.

" Enfin … qu’elle n’a pas besoin d’être derrière moi, et qu’il n’y a pas de quoi me sous-estimé. "

Elle avait fini sa phrase mais son ton ne le montrait pas. Elle avait gardé la voix haute, comme si elle voulait rajouter quelque chose. Tomoyo avait coupé son souffle, mais finalement, elle soupira. Et tout bas, elle rajouta :

" Mon papa me racontait beaucoup d’histoire sur les mages … "

Elle avait parlé tellement bas, qu’elle ne savait pas vraiment si son maître l’avait entendu. Mais après tout, peu importe, car on pouvait presque croire qu’elle parlait pour elle. Elle rebaissa de nouveau la tête et se rendit compte qu’elle n’avait pas répondu à la seconde question d’Uri.

" Où vous ça vous arrange. Peut m’importe. "

Elle avait l’impression qu’Uri n’était pas forcément satisfait de l’avoir comme élève, ou qu’en tout cas, il ne s’en doutait pas dès le début. Elle ne voulait donc pas être en plus de ça un fardeau. Et il y avait une part de vrai dans sa réponse : peut l’importait. Elle n’était pas du genre compliquer quand il s’agissait de manger, du moment qu’elle avait de quoi se mettre sous la dent. Pour répondre, elle avait quand même relevé la tête ; sa tante lui avait apprit à toujours regarder notre interlocuteur, car sinon ça pouvait être déplacé, ou considéré comme malpoli. Et Tomoyo ne voulait pas paraître mal élevée.

" Pourquoi avez-vous voulu être mage ? " demanda-t-elle d’une voix hésitante qui tremblait un peu, par peur d’avoir demandé quelque chose d’indiscret ou de mal placé.

Tomoyo mangeait tranquilement en attendant la réponse d'Uri. Certes, elle était très pressée et avait hâte d'entendre la réponse, mais elle savait bien que la patience était une grande qualité qu'il fallait acquérir. Mais ça n'empêcha pas aux questions de défiler dans la tête de la jeune fille, qui ne faisait que la rendre heureuse de partir avec un nouveau maître. Cette pensée fût montrer par un petit sourire de sa part. Quand elle entendit Haeda qui commençait à lui répondre, elle s'arrêta de manger et elle avait poser son regard sur le visage de son maître. Tomoyo fit très surprise par le nombre "arrondi" que lui avait donner le jeune homme. Une bonne centaine ?! La petite fille ne put s'empêcher de penser que la magie était un domaine passionnant. Puis, le garçon ajouta qu'il ne fallait pas se presser. Exactement ce que venait de penser Tomy. Mais cette question la démangeait trop, il fallait qu'elle sorte. A la fin de la réponse, la jeune fille continua de manger, bien qu'elle vit que Kumo était revenu. Elle avait vu que l'oiseau tenait un mot accroché à sa patte. Tomoyo était curieuse et aimait donc regarder ce qui se passait autour d'elle. Mais elle ne leva pas la tête spécialement, et fini de manger comme si de rien n'était. Quand elle entendit le bruit des clés se poser sur la table, elle ne put s'empêcher de se redresser un peu et vit un morceau de la lettre.Elle n'avait apperçut que quelques mots de la première phrase mais sans savoir vraiment pourquoi elle posa ses yeux à la fin de la lettre. C'était signé "Tomoya". A l'oral ça ressemblait beaucoup au prénom de la petite fille. Mais qui était ce "Tomoya" ? Bien qu'elle avait vraiment envie de demander, elle ne préféra se taire, juste par discrétion. Elle détourna son regard plutôt rapidement sur Kumo. Du faite de voir l'animal, elle repensa à Tsubasa. Est-ce qu'il dormait toujours ? Elle espérait juste qu'il allait bien. Elle ne supporterait pas le contraire. Cette pensée d'inquiétude se fit peut-être voir sur l'expression du visage de Tomoyo, bien qu'elle ne s'en douta pas forcément.
Elle reprit sa croix et la rattacha à son cou. Elle ne put s'empêcher de l'allonger sur sa main. Comment se faisait-il que son père avait ce genre de bijoux ? Tomy se souvenait très bien qu'il portait le pendentif avant de l'offrir à sa fille. Plus la petite fille réfléchissait à la question, plus elle pensait que elle ne connaissait pas grand chose sur ses parents. Ca l'attrista, mais elle fit son maximum pour ne pas le montrer et pour reprendre une expressio neutre. Elle n'était pas bavarde, mais plus expressive, bien que sa curiosité la faisait souvent parler. En repensant à son père, elle se demanda même si il était encore en vie. C'était tout à faire possible, après tout. L'avait-il oublier ?

* Impossible. * pensa-t-elle suite à cette réflexion.

On ne peut oublier son enfant qu'on a eu avec la femme qu'on aimait, non ? Tomoyo prit un air appaisé en repensant aux moments heureux qu'elle avait vécu avec ses parents. Mais malheureusement pour elle, plus de la moitié était flou. Et puis, elle regarda par le fenêtre, en direction du ciel. Elle voulait mettre ces moments de côté, sans les oublié évidemment, mais elle voulait être plus consentré sur son départ. Des pensés divergeantes pourraient la déconcentré lors de son apprentissage. Malgré tout, quelques souvenirs de temps en temps, ne faisait rien de mal.
Elle regarda de nouvau Uri. Allait-il lui donner plus d'explication sur "Tomoya" ? Tomy se fit elle même plusieurs suppositions.

* Peut-être est-ce quelqu'un de sa famille. Ou un ami peut-être. *

Quand Uri posa sa main sur le front de Tomoyo, celle-ci fut un peu surprise, mais cela ne se vit pas sur son visage. Elle "observa" sa main. Elle était grande et couvrait tout son front, ou en tout cas, une bonne partie. Tomy était petite, surtout par rapport à Haeda, c'était sûrement pour ça. Elle se demanda pourquoi il avait mis ça main sur son froit, mais elle n'y réfléchit pas plus longtemps que ça. Après tout, elle s'en fichait un peu beaucoup, bien que ça paraissait un peu étrange. Quand le serveur arriva avec la note elle sortit de ses pensées et regarda de nouveau Kumo, puis son maître. A passer quelques minutes à regarder par la fenêtre lui avait remonter le moral. Voir les nuages longer le ciel bleu lentement, comme s'ils prenaient leur temps appaisait la petite. Pourquoi ? Sûrement parce que chez sa tante, quand elle était dans sa grande chambre, elle avait l'habitude de le faire. Dans ces moments là, elle se disait toujours "Moi aussi, je serai aussi libre qu'un nuage, un jour.". Elle avait longtemps observer l'oiseau d'Uri, et c'était en particulier pour ça. "Kumo" veut dire "Nuage" en japonais, et ça tiqua la petite fille dès qu'elle sût le nom de l'animal.

* Finalement, Tsubasa aussi aurait pu s'appeler Kumo. * pensa-t-elle en riant doucement.

"Tsubasa" voulait dire "Ailes". Tomoyo avait des rêves de petite fille, et principalement celui de voler. Elle avait dit à son chat qu'elle s'envolerai avec les ailes de l'animal. Ca revenait au même que d'être aussi libre qu'un nuage. Ou presque. Uri et elle avaient-ils penser un peu pareil ? Ou était-ce simplement le hasard ? Sûrement plus la deuxième supposition.
Quand Uri se leva, Tomoyo fit de même et le suivit dehors. Elle retrouva son chat, qui était réveillé, avec joie. Elle le prit dans ses bras et le caressa doucement avec un petit sourire... un sourire de soulagement, sûrement. Quelques secondes après, Haeda lui demanda ou elle voulait aller. Et cette fois, elle ne devait pas répondre vaguement, apparemment son maître voulait une réponse claire. Il y eut donc un "blanc". Un blanc où Tomy était consentrée sur sa réponse. Ca pouvait paraître idiot, mais elle ne voulait pas répondre n'importe quoi. De plus, il fallait une réponse intelligente, et ne pas dire un endroit qui serait inutile d'y aller. Honnêtement, Tomoyo n'avait aucunement l'intention de choisir une destination. Elle avait eut une éducation plutôt stricte et elle était donc maintenant très obéissante. Elle écouterai donc attentivement son maître et ne le contredirait sûrement jamais. Elle leva ses yeux pour les poser sur ceux de Uri et répondit calmement.

" Nul part. "

Dans la question qu'avait poser Haeda, Tomoyo pouvait y deviner deux "propositions" : quelque part et nul part qui insinuer rentrer. Elle avait donc dit "Nul part" car "rentrer" lui laisser penser "rentrer chez sa tante". Elle savait bien que ce n'était pas le cas, mais sa réponse était celle qu'elle voulait prononcer.